Amour de soi, premier tressaillement de Dieu

Voici le texte lu à la fin de la célébration de ce 19 août.
L’ouverture vers l’autre, celui qui est différent, peut se faire si on s’aime soi.

L’amour de soi est à l’amour de Dieu ce que le blé en herbe est au blé mûr. Il n’y a pas de rupture de l’un à l’autre, juste un élargissement sans fin, les eaux en crue d’une joie qui, après avoir imprégné le cœur, déborde de toutes parts et recouvre la terre entière.

L’amour de soi naît dans un cœur enfantin. C’est un amour qui coule de source. Il va de l’enfance jusqu’à Dieu. Il va de l’enfance qui est la source, à Dieu qui est l’océan.

Quant à la douceur de vivre, elle est inchangée avec les siècles. Elle est faite du calme d’un entretien, du repos d’un corps, d’une couleur d’un mois d’août. Elle est faite du pressentiment que l’on vivra toujours, dans l’instant même où l’on vit.

L’amour de soi est le premier tressaillement de Dieu dans la jubilation d’un cœur. La douceur de vivre est l’avancée d’une vie éternelle dans la vie d’aujourd’hui.

Christian Bobin

 

 

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